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Nous faire bouffer nos morts

  • Photo du rédacteur: Isabelle Sojfer
    Isabelle Sojfer
  • 7 août
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 août

Attention, ce qui suit peut couper l'appétit. Je m'en excuse par avance et vous prie de croire que j'aurais préféré ne jamais avoir à aborder ce sujet. Il correspond malheureusement à une réalité.


La « réduction organique naturelle » (ou humusation) est déjà pratiquée dans plusieurs états des Etats-Unis. C'est le fait de composter les cadavres et de les inclure comme engrais dans l'agriculture. Je ne sais pas quel effet cette phrase vous fait ; moi, elle me lève le cœur. On parle bien de compost humain... Je ne voudrais pas manger de ce qui a poussé dans de telles conditions. C'est l'organisation du cannibalisme à l'échelle d'une société.


Cette pratique aurait une justification écologique. On devrait dire escrologiste. Mais il y a pire. Non ! Si ! Au Royaume-Uni, les gens pourraient « choisir » que leur corps soit bouilli dans un sac, liquéfié, puis jeté dans les égouts. Vous pourriez ainsi vous servir un verre d'eau du robinet et vous dire : « Je suis peut-être en train de boire Maman.. » Pardon pour cette éruption d'humour noir. L'humour est une façon d'atténuer l'horreur.


On date l'humanité en tant que telle des premiers vestiges archéologiques qui montrent le souci des morts, de leur dépouille, de leur voyage dans l'au-delà. Les rites funéraires, des obsèques à l'entretien de la tombe, sont des marqueurs de notre humanité. La profanation de sépulture est sévèrement punie par la loi parce que la sépulture, c'est sacré. Sous couvert d'écologie (on ne se demande bien ce que boire ou manger du cadavre peut avoir d'écologique), de telles pratiques visent à nous faire enfreindre deux tabous essentiels : le respect dû aux morts, et le cannibalisme. Elles visent à nous déshumaniser.


Peu importe que certaines personnes fassent de leur vivant le choix de servir d'engrais ou d'alimenter les tuyaux d'eau potable. Ce n'est pas parce que la folie humaine est sans limites actuellement qu'il faut la trouver chouette ou l'accepter comme une fatalité.


Alors, aussi triste soit votre deuil, dites-vous que vous avez au moins la chance que votre défunt ait subi un traitement post-mortem normal et respectueux. Ce n'est plus le cas partout.


Courage à vous.

 
 
 

3 commentaires


Invité
11 août

Chère Isabelle, depuis des temps immémoriaux, les corps enterrés, en cercueil ou non, se mélangent un jour ou l'autre à la terre (surtout sur les champs de bataille). De même pour les cendres. Nous sommes poussière et y retournerons... Bravo pour ton livre, si émouvant que je ne souhaite pas t'en parler pour l'instant.

Bises et bonnes vacances. Dominique.

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Isabelle Sojfer
Isabelle Sojfer
12 août
En réponse à

Chère ou cher Dominique,

Retourner à la poussière de la forêt amazonienne ou d'ailleurs avec les rites appropriés est une chose, finir industriellement composté pour servir d'engrais en est une autre.

Du cadavre dans les égouts dont l'eau arrive au bout du compte dans le robinet, rien que sur le plan de l'hygiène, ça ne me paraît pas défendable. Et ce serait quoi, l'intérêt rationnel de faire ça ? Certainement pas l'argument écologique invoqué.

Merci pour ta lecture de DEPUIS QUE TU ES AU CIEL. Comme je connais plusieurs Dominique, je ne sais pas lequel ou laquelle tu es, mais tu peux m'envoyer un message privé.

Isabelle

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Raphaël
08 août

Je suis malheureusement au courant depuis plusieurs mois de cette utilisation révoltante des cadavres humains. Cela va avec l’utilisation des organes pour le trafic rémunérateur ; c’est aussi le cas pour le trafic d’enfants dans les réseaux pedocriminels. Une dose de cocaine ne se vent qu’une fois alors qu’un enfant peut se prostituer pleins de fois par jour et rapporter autant au pedo proxénète !

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