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Solitude ou sollicitude ?

  • Photo du rédacteur: Isabelle Sojfer
    Isabelle Sojfer
  • 30 avr.
  • 2 min de lecture

Bonjour à vous,


Comment allez-vous ?


En société, c'est une question piège à laquelle on ne peut répondre que positivement. Même quand on est en deuil. Avouer qu'on va mal ferait fuir un bon nombre de gens. Le chagrin leur fait peur. Dans une société de plus en plus atomisée, chacun est dans sa bulle, obnubilé par ses propres problèmes. Comment allez-vous n'est pas une vraie question. C'est plutôt l'inévitable préliminaire à toute conversation. La vie sociale est pleine de faux-semblants qui peuvent faire préférer la solitude, que l'on soit en deuil ou pas.


Il y a des endeuillés qui aimeraient bien partager leur peine avec leurs amis passés les premiers jours ou les premiers mois, et qui se heurtent à l'incompréhension, au discours normatif, voire à l'évitement. Dans un deuil, le sentiment de solitude vient non seulement de la disparition de l'être cher, mais de l'attitude de la société en général.


Pour bien des gens, la solitude engendre de la souffrance. C'est un fléau qu'il faut combattre par tous les moyens. Et si ce n'est pas possible ? Si même une vie sociale surchargée vous laisse le sentiment d'être irrémédiablement seul(e) ? Le problème du deuil n'est pas la solitude : c'est la perte d'un être unique, irremplaçable par définition. La solitude vient par surcroît. Le deuil est quelque chose que l'on vit seul(e), dans le tréfonds de son âme, même si on est entouré. Le deuil est une expérience personnelle. Même si le deuil ne se résume pas à un problème, c'est comme si la vie vous posait un problème que vous êtes seul(e) à pouvoir résoudre.


La solitude n'engendre pas uniquement du négatif. Les enfants uniques apprennent la solitude. Ils sont en général plus autonomes, plus créatifs. C'est un avantage en cas de deuil. Si on n'a jamais eu l'habitude d'être seul(e), le deuil est une occasion à saisir. Au-delà de la tristesse d'avoir perdu un être qui nous manque éperdument, la solitude est une expérience enrichissante, si, si.


Quand j'ai écrit DEPUIS QUE TU ES AU CIEL, je n'avais pas lu L'Esprit de solitude de Jacqueline Kelen, sinon ce livre aurait figuré dans ma bibliographie. L'Esprit de solitude est un éloge de la solitude choisie. Ce n'est pas un livre sur la solitude subie en cas de deuil, mais Jacqueline Kelen montre que toutes les grandes choses se font dans la solitude. Mais, diront certains, je ne cherche pas à faire de grandes choses, juste à réussir à vivre depuis que j'ai perdu mon être cher. Alors lisez DEPUIS QUE TU ES AU CIEL, Stratégies d'accommodement à l'usage des personnes en deuil. Vous y apprendrez à transformer la solitude en sollicitude pour vous-même. À devenir votre meilleur(e) ami(e). C'est très important en général, et indispensable quand on se trouve en deuil.


Courage à vous.



 
 
 

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