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Toussaint, tous un

  • Photo du rédacteur: Isabelle Sojfer
    Isabelle Sojfer
  • il y a 6 jours
  • 2 min de lecture
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Je suis allée au cimetière fleurir la tombe familiale avant la Toussaint. C'est à plus d'une heure de chez moi en métro, RER et bus. J'emporte un déplantoir et des gants de jardinage. Une fois sur place, j'arrache ce qu'il reste de ma visite d'avant Pâques, je plante ce que j'ai apporté, je nettoie la tombe puis je me recueille quelques instants. Il y a le prénom et le nom de chacun, l'année de sa naissance, celle de sa mort. Je connais tout ça par cœur. Personne au monde à part moi ne vient jamais là. À quoi peut bien rimer mon acharnement à m'y rendre deux fois par an, même quand j'ai tellement à faire et que je me sens fatiguée ?


Je sais bien que si ma maman et mes grands-parents sont toujours là, ce n'est pas au cimetière. Leur âme se promène où elle veut. Leur souvenir est dans mon cœur. Et pourtant, cette tombe qui ne contient que des squelettes et des cendres doit être fleurie. Je ressens ça comme un impératif. Ce n'est pas parce que mon grand-père aimait que ce soit bien entretenu. Il y allait souvent parce qu'il habitait à côté. Je suis sûre qu'il ne m'en voudrait pas si j'avais la flemme de passer deux heures et plus dans les transports en commun. L'impératif ne vient de personne d'autre que moi.


J'éprouve une satisfaction à faire mon jardinage, puis à prendre une photo. J'éprouve carrément un plaisir à honorer mes morts. C'est très bizarre quand on y pense, dans la société d'aujourd'hui. C'est quelque chose d'ancestral. C'est aussi très personnel. Si le cimetière vous déprime trop, je dirai vous avez raison de ne pas y aller. Il y a plein d'autres façons d'honorer la mémoire des défunts. Vous trouverez des suggestions dans DEPUIS QUE TU ES AU CIEL. Honorer la mémoire d'une personne disparue soulage un peu la peine. Même des années plus tard, quand on s'est habitué, quand on poursuit sa vie, honorer la mémoire des défunts fait du bien. C'est une sorte d'ancrage. Mes morts font partie de moi. Dans Toussaint, j'entends tous un.


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